Les collections Antiquités égyptiennes, grecques, étrusques et romaines du Louvre réunissent les œuvres des civilisations antiques, illustrant l'activité artistique de l’ensemble du bassin méditerranéen entre l'époque néolithique (4e millénaire av. J.-C.) et le 6e siècle de notre ère.
Cet ensemble exceptionnel réunit les anciennes collections royales, qui remontent au XVIème siècle, enrichies ensuite des collections du cardinal de Richelieu et du cardinal Mazarin.
Par la suite, les saisies faites pendant la Révolution et les prises effectuées lors des guerres napoléoniennes ont pu accroître ces fonds.
Tout le spectre de l’Antiquité égyptienne est couvert dans les salles du Louvre, depuis la fin de la Préhistoire (vers 4 000 avant notre ère) jusqu'à l'époque chrétienne (à partir du 4e siècle apr. J.-C.). Sous la protection du Grand Sphynx de Tanis, le visiteur est accueilli à l’entrée du département par la stèle géante – 2,5 tonnes – probablement issue de la chapelle du mastaba (tombeau) du Vizir Senousret vers 1900 avant notre ère. L’énorme bloc en granit rose donne le ton : la collection est exceptionnelle.
Sur 3 étages de l’aile de Sully, on découvre les 3000 ans d’histoire de l’Egypte antique. Pour la période la plus ancienne, précédant les grandes dynasties pharaoniques, plusieurs œuvres phares : le couteau de Gebel el Arak au manche sculpté, la stèle du roi-Serpent – monument funéraire montrant un serpent surmonté d’un faucon (Horus) et la palette de la chasse, cet instrument de toilette qui servait à poser le fard est orné d’une scène de chasse au lièvre et à la gazelle dans le désert.
Dans les salles de l'Ancien Empire, chacun pourra contempler le regard pénétrant, de cristal de roche incrusté dans du cuivre, du célèbre scribe accroupi ; il tenait dans sa main un calame disparu. En se mettant dans la peau de l’archéologue Georges Aaron Bénédite, chacun peut pénétrer, comme en 1903, dans une vraie chapelle de mastaba, celle d’Akhethétep inhumé à Saqqarah, remontée à l’identique dans la salle du Louvre. Une rencontre avec une véritable momie. Au Louvre, une seule est présentée mais elle est remarquablement conservée, abritée dans son cercueil et son sarcophage. Sous la momie, 4 vases canopes à têtes d’animaux servaient à conserver les viscères et le cerveau en dehors du corps pour éviter sa décomposition.
La collection des Antiquités grecques réunit l’une de plus célèbres ensembles d’art antique hellène. À l’entresol, se situent plusieurs exemplaires de kouros, jeune homme nu de la période préclassique de la Grèce et le Cavalier Rampin dont la tête est au Louvre et le torse et le cheval au Musée de l’Acropole à Athènes.
La section dévolue à la Grèce classique et hellénistique, au rez-de-chaussée, offre à la vue quelques stars du Louvre : la Vénus de Milo, l’Apollon sauroctone de Praxitèle, la Vénus d'Arles, l’Arès Borghèse, la Diane (Artemis) chasseresse dite « Diane de Versailles » ou le Gladiateur Borghèse. On serait tenté de redonner ses bras à la voluptueuse Vénus (Aphrodite) de Milo : doit-on lui ajouter le bras dont la main tient une pomme retrouvé non loin de son corps disloqué ou plutôt - à la vue de la position de son corps - un bras tenant un bouclier dans lequel elle s’admire, référence à son amant Ares, Mars, dieu de la Guerre.
On voyage dans le temps depuis l’époque néolithique dans les îles des Cyclades et ses sculptures de marbre géométriques presque abstraites dès le 3e millénaire avant J.-C via l’art préclassique – parfois appelé « archaïque » avec l’apparition et l’omniprésence de la figure humaine, dont les visages sont impassibles et les corps harmonieux à l’époque classique au Ve siècle avant J.-C., vers l’art hellénistique, IIe et Ier siècles av. J.-C., dont les figures expriment les passions les plus violentes pour finir vers un retour au classicisme comme en témoigne la Vénus de Milo vers 100 avant J.-C. Les céramiques grecques sont exposées au premier étage dans la Galerie Campana, pour y accéder il faut passer devant La Victoire de Samothrace à la proue d’un navire qui surplombe l’escalier Daru depuis 1884.
Les collections étrusques sont exposées au premier étage de l’aile Sully. L’art étrusque comme l’art italique s’est développé en parallèle à l’art antique grec, antérieurement à l’art romain. Les Étrusques se sont installés dans le nord et le centre de la péninsule italienne de l’Italie, l’art qu’ils produisent connaît son âge d’or vers les VIe et V siècles avant J.-C. À la même période, dans le reste de la Péninsule, l'art italique est produit par les différentes populations.
La découverte commence par le trône funéraire en bronze remontant au VIIe siècle av. J.-C et emblématique de l’art villanovien – du nom d’un site où furent découvertes des nécropoles – avec son décor martelé de formes géométriques. On peut ensuite admirer les pièces majeures du fond étrusque comme la fibule en or et les canopes de Chiusi - urnes funéraires anthropomorphes destinées à recueillir les cendres du mort -, le sarcophage des Époux de Cerveteri, les pinakès peints dits « plaques Campana » (tablettes votives qui servaient comme une offrande déposée dans une réserve ou dans une chambre funéraire) ou encore les objets agrémentés de figurines des ateliers de Vulci.
Il est intéressant de saisir le mélange des traditions artistiques méditerranéennes grâce à des objets teintés d’influences diverses comme cette cruche à vin en forme de tête dont le visage à tous les caractères de la sculpture grecque classique ou encore cette urne cinéraire en albâtre : la femme allongée tient dans une main un éventail et dans l’autre une grenade, la cuve est décorée par un relief représentant un char bâché gaulois tiré par deux mules et accompagné de deux serviteurs. Ce mélange dans l’art étrusque de la période hellénistique (vers 80 av. J.-C. pour cette réalisation) de croyance funéraire et de scènes de vie quotidienne préfigure l’art populaire romain.
Les antiquités romaines sont présentées au rez-de-chaussée de l’aile Denon. Les salles proposent une exceptionnelle rétrospective sur la civilisation romaine, du milieu de l’époque républicaine (IIe siècle av. J.-C.) jusqu’à la fin du Haut Empire romain (vers 300 ap. J.-C.). Ainsi cette tête d’homme en marbre, réalisée vers 100 av. J.-C., et probablement le sénateur Aulus Postumius Albinus d’après des comparaisons avec des portraits sur des monnaies, est emblématique de la tradition réaliste du portrait hellénistique des tous débuts de l’art romain.
On retrouve ces influences grecques dans les décors de l’habitat privé, les peintures murales reprennent et adaptent des créations hellénistiques comme ce Génie ailé du 3e quart du Ier siècle av. J.-C. trouvé à la villa Boscoreale et qui ornait son péristyle ou bien dans cette sculpture de Marcellus (23 av.J.-C.) qui est en fait un assemblage d’une tête sur un corps du type Hermès funéraire datant du classicisme grec. Ce qui définit le mieux cet art romain, c’est l’hétérogénéité : des créations émanant d’une société ouverte, de commande officielle comme privée, impériale ou populaire, provenant des quatre coins d’un Empire qui s’étendait de l’Europe occidentale jusqu’au Proche-Orient, et dont l’histoire couvre plus de treize siècles ! Et toujours le même souci du détail que ce soit pour cet autel de la Paix (entre 13 et 19 av.J.-C.) en marbre à la gloire d’Auguste portant comme décor la famille de l’Empereur, les prêtres, les magistrats et les sénateurs ou pour ce plat en argent dont le décor ornant le bord est ciselé de poissons, de crustacés, d’ancres, de nasses et d’oiseaux (IIe-IIIe siècle ap. J.-C) ou bien encore ces mosaïques ornementales d’habitations privées, narratives dans les premiers temps puis essentiellement décoratives au Bas-Empire et le fameux relief, décor de cuve de sarcophage : la chasse au lion (vers 235-240) où les corps s’entremêlent, les chiens de chasse courant entre les jambes, au centre de la scène vous apercevez l’effigie réaliste du défunt.
Le panneau long de plus de 5,6 mètres, en marbre de Paros, de la base du groupe statuaire de Domitius Ahenobarbus, et réalisé vers 120, raconte le recensement des citoyens romains, de gauche à droite, leur inscription sur les registres du cens puis la purification de l'armée près d'un autel dédié à Mars et la levée des soldats. À la fin de la période artistique, vous pouvez entrevoir les premiers signes de la christianisation notamment dans la production de reliquaires au décor travaillé au repoussé.
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